TANGERINE DREAM

Collection privée

Mais 1987 c'est avant tout une somme de BOF, issus de leur tournée américaine de l'année précédente. TD compose les musiques de "Shy People / Le Bayou" film d'Andrei Konsalovski avec les chants de Jacquie Virgil et Diamond Ross dont les textes sont écrits par Chris et Paul. Suit "Red Hest» (Chaleur Rouge), un thriller avec Sylvia Kristel. Puis "Three O'Clock High / 3 Heures, l'heure du crime" de Bobby Roth, un mélo dont l'action se situe dans les milieux universitaires américains et "Deadly Care / La Mort à portée de Main" de David Anspaugh. La dernière BOF de 1987 est "Zoning" avec une large participation de Chris Franke.
Cependant, quelques mois auparavant, en Février exactement, TANGERINE DREAM travaille sur le concept de "Tyger" basé sur les poèmes de l'Anglais William Blake. Le trio y invite la chanteuse noire Berlinoise Jocelyn Bernadette Smith. Un album stylisé sans concession commerciale, mais qui trahi malgré tout cette influence syndicale à la sauce américaine "blanc et black". Malgré la voix chaleureuse de Jocelyn B. Smith, "Tyger" reste sans vigueur réelle par des compositions instrumentales trop fades, annoncent un mauvais présage pour notre MANDARINE Rêveuse. Sans conviction aussi, il signe en Octobre pour Miramar, la bande originale sonore du vidéo album "Canyon Dreams", sortie simultanément en CDV, Vidéo, alors que le trio travaille surtout sur les scores du superbe film fantastique de Kathryn Bigelow "Near Dark / Aux Frontières de l'aube".
Depuis "The Keep", il faut reconnaître que la musique de TANGERINE DREAM ne s'est guère réellement associée au images cinématographiques. Seuls "Sorcerer" et "The Keep" sortaient largement du lot et démontraient les réelles implications du groupe, quand il le fallait. Trop souvent support musical d'accompagnement visuel, les musiques de DREAM ne trouvaient pas l'impact, malgré les énergies dépensées pour tous ces scores de films. Sous une ambiance maussade, le Trio planche avec acuité sur "Near Dark" qui, par le talent d'une longue expérience, met cette fois-ci la barre très haute. En parfaite harmonie avec les images mystérieuses de Kathryn Bigelow, le soundtrack de TANGERINE DREAM cristallise des atmosphères et les envoie au
firmament du suspense visuel. A la manière du duo Sergio Léone et Ennio Moricone, la musique de "Near Dark" ne peut se dissocier de l'image. Sansconteste, TANGERINE DREAM signe là, sa meilleure "Movie music".

Alors que tout semble relancer le trio, c'est le drame. En effet, au début de l'année 1988, les rumeurs annoncent le départ de Chris FRANKE ... Comment est-ce possible ? ... 18 ans de service, tant de succès dus aux séquences et aux rythmes du grand Chris. Que va franchement devenir maintenant TANGERINE Edgar DREAM ? ... Et pourtant, Chris FRANKE demande à son ami de longue route de faire un Break, de se retirer quelques temps, pour vivre des horizons musicaux nouveaux. En fait Chris n'admet guère la présence à la guitare de Jérôme Froese lors des diverses répétitions. Le torchon brûle en Chris et Edgar. Chris s'en va. Edgar par une rencontre fortuite découvre Ralf Wadephui qui rejoint Tangerine Dream.

 

Alors qu'Edgar FROESE essaie de trouver un nouveau compromis pour continuer l'histoire de TANGERINE DREAM, Jive Electro sort l'album "Livemiles", deux extraits de concerts remixés en Janvier, juste avant le départ de Chris : La convention de Kiva D'Albuquerque, dans le Nouveau Mexique, le 8 Juin 1986, pendant la tournée américaine et le 750ème anniversaire de la ville de Berlin du 1 er Aout 1987. Malgré toutes ces références, l'album n'est guère convaincant. Il faudra attendre le mois d'Août pour découvrir le nouveau TANGERINE DREAM, sans Chris FRANKE malheureusement. Intitulé "Optical Race", on y découvre très vite que la participation du nouveau membre Ralf WADEPHUL semble bien compromise avec la co-réalisation d'un seul titre "Sun Gate".
La part du gâteau revient à Edgar FROESE et Paul HASLINGER. Mais la nouvelle intéressante de "Optical Race", c'est qu'il est produit par l'ex-membre Peter BAUMANN (Cette association laisse-telle supposer un heureux présage ? ... Qui sait). Il est intéressant, aussi, de noter que l'album est entièrement composer sur les systèmes Atari 1 Steinberg. Les deux membres de TANGERINE DREAM en profitent donc, pour adopter l'informatique.

Un nouveau Tour Américano-Canadien, pour promouvoir le disque, s'étale du 25 Août au 28 Septembre. Mais très vite, Edgar FROESE se passe des services de Ralf WADEPHUL. Il garde le jeune HASLINGER devenu l'ami de son fils et de la famille. Pendant ce temps, Johannes SCHMOELLING sort son deuxième album "The Zoo Tranquillity" distribué par Polygram.

Fin 1988, début 1989, le duo compose les soundtracks du film de Steve DeJarnatt "Miracle Mile 1 Appel d'Urgence" un petit film de Science-Fiction et celui du film de Bobby Roth "Dead Solid Perfect", composé avec Ralf, un téléfilm dont l'intrigue se passe sur les terrains de golf. En Décembre le duo signe aussi la bande du film expérimental de Ernst A. Heineger présenté lors de l'exposition de Berlin "Imagine 360 degrés".

Après un Statu Quo de 6 mois, qui semble-t-il, a permis à Edgar FROESE de faire le point, sur tout le parcours de sa MANDARINE Rêveuse, il entre en studio, entre Juillet et Août, avec Paul HASLINGER (nouveau duo de TANGERINE DREAM), pour réaliser l'album "Lily on the Beach". Composé entre le studio de Paul en Autriche et celui d'Edgar à Berlin. Ils invitent le saxophoniste Hubert Waldner, mais FROESE Junior, dit Jérome semble pointer son bout de nez, en participant à l'écriture d'un des morceaux "Radio City" et en incorporant surtout un chorus de guitare électrique, pas très éloigné de ceux de son père, Jérôme a été à bonne école. C'est une nouvelle fois Private Music / Peter BAUMANN qui produit l'album. Loin des atmosphères sulfureuses d'un "Rubycon" ou des envolées lyriques d'un "Stratosfear", "Lily on the Beach" reste un honorable produit, qui depuis "Le Parc" offre sans surprise un style structuré, semblable, désormais, aux homologues artistes américains spécialisés dans la musique instrumentale, pour ne par dire vulgairement la "Variété".

Il faut s'y faire, TANGERINE DREAM n'a plus le goût de transcender une musique à grands coups d'atmosphères lugubres et sulfureuses que seuls, ses complices BAUMANN et FRANKE savaient faire sous la tutelle de FROESE. L'époque est révolue. Aujourd'hui, il faut peut-être avouer que la nouvelle école TANGERINE DREAM s'est pliée aux exigences de l'évolution technologique et aux connotations d'une société consommant à tout va. Il est évident que TANGERINE DREAM continue sa course musicale plus sur un plan existentielle, désirant tel un Pink Floyd, Rolling Stones, perpétuer le mythe de la TANGERINE REVEUSE, en faisant face aux prépondérances d'une société "Kleenex".

En Octobre, Jive Electro sort une nouvelle compilation(inutile d'ailleurs) "Best of Tangerine Dream". Entre temps, TANGERINE DREAM co-signe le soundtrack du film de Stephen Summers "Catch me if you can" une bien pâle comédie triste à mourir.

... The Blue Years

The Seattle Years...